Nos obligations vis-à-vis de ceux qui détiennent le pouvoir et vis-à-vis des savants

Sheikh Salih Ibn Fawzan Abdallah Al Fawzan (Qu’Allah le préserve)

[…] Les savants sont ceux qui détiennent le commandement dans le sens où ils informent au sujet d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut, (ils informent) de ce qu’ils ont hérité comme science du Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Et certes les savants sont les héritiers des prophètes » [Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Sheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud]. Les savants ont leur importance dans la communauté, parce qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils ne sont pas comme les autres composantes de la population, car Allah les a favorisés vu qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils transmettent (ce qu’ils ont reçu en héritage) du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et ils viennent, après lui, en lui succédant dans ce sur quoi il est venu avec (paix et bénédictions d’Allah sur lui) afin de le transmettre aux gens.

Leur obéir est donc une obligation et il n’est pas permis de s’opposer à eux. Ils sont les détenteurs du commandement dans le sens où ils portent (avec eux) la Shari’a (la législation islamique) et la transmettent aux gens : qu’il s’agisse d’un ordre, d’une interdiction et des autres enseignements qu’ils ont hérités de leur Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui)…

(( واجبنا تجاه ولاة الأمر و العلماء ))

بسم الله الرحمن الرحيم
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, le Seigneur des mondes ; La bonne fin est réservée à ceux qui font preuve piété et certes, il n’y a représailles qu’à l’égard des injustes ; Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses compagnons.

Ceci dit :

Ce sujet qui concerne l’obéissance aux savants et aux gouverneurs, est un sujet de la plus haute importance, parce que des gens ont dévidés et des esprits ont fini par virer (à l’égarement) sur la question. Et par sa faute, des troubles (fitan) sont apparues, des guerres ont éclatées, des meurtres perpétrés, des gens massacrés et cela a engendré la perte de la sécurité. Ceci pour cause de négligence au regard de ce fondement qui est l’obéissance à celui qui détient le pouvoir.

Allah – Exalté Soit-Il – nous a ordonné d’obéir à celui qui détient le pouvoir, parce qu’Il (Allah) – Louange à Lui – sait parfaitement que cela va servir notre intérêt et que c’est cela qui engendrera un grand bien – tôt ou tard – et Il (Allah) sait parfaitement ce que cela peut provoquer (comme désordre) lorsqu’ils ne sont pas écoutés et qu’on refuse de leur obéir, à savoir l’apparition de fléaux, de troubles (fitan), la disparition de la sécurité, la progression de la peur et de l’inquiétude au sien de la société.

Allah – Louange à Lui, Le Très Haut – dit : « O les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). » [S04. v59] et le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Je vous recommande de craindre pieusement Allah, d’écouter et d’obéir, même si vous êtes commandés par un esclave. En réalité, celui d’entre vous qui vivra après moi verra de grandes divergences. Suivez donc ma Sounna et la Sounna des califes bien guidés après moi. Accrochez-vous y, mordez-y avec vos molaires. Et prenez garde aux nouveautés (dans la religion) [Muhdâthat], car toute nouveauté est une innovation et toute innovation est un égarement » [Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et At-Tirmidhi qui le déclare : bon et authentique] ; Et dans une autre version : « Et tout égarement est dans le Feu ».

Allah – Glorifié Soit-Il – a ordonné aux croyants : « Ô les croyants! », parce qu’ils sont ceux qui représentent l’ordre d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut – en vertu de leur Foi ; Il (Allah) dit : « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement », (ainsi) l’obéissance à Allah – Glorifié Soit-Il – se trouve en première position, elle est la base et l’aboutissement. L’obéissance au Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement, viennent tout de suite après l’obéissance à Allah – Glorifié Soit-Il ; « et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement » : ” ceux d’entre vous qui détiennent le commandement ” ce sont les savants et les gouverneurs.

Les savants et les gouverneurs sont ceux qui détiennent le commandement, les savants sont ceux qui détiennent le commandement dans le sens où ils informent au sujet d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut, (ils informent) de ce qu’ils ont hérité comme science du Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Conformément à ce qu’il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Et certes les savants sont les héritiers des prophètes » [Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Sheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud]. Les savants ont leur importance dans la communauté, parce qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils ne sont pas comme les autres composantes de la population, car Allah les a favorisés vu qu’ils sont les héritiers des prophètes. Ils transmettent (ce qu’ils ont reçu en héritage) du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et ils viennent, après lui, en lui succédant dans ce sur quoi il est venu avec (paix et bénédictions d’Allah sur lui) afin de le transmettre aux gens. Leur obéir est donc une obligation et il n’est pas permis de s’opposer à eux. Ils sont les détenteurs du commandement dans le sens où ils portent (avec eux) la Shari’a (la législation islamique) et la transmettent aux gens : qu’il s’agisse d’un ordre, d’une interdiction et des autres enseignements qu’ils ont hérités de leur Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui).

C’est en cela, qu’ils exercent un pouvoir. On ne doit donc pas les prendre à la légère parce qu’ils ne parlent pas de leur propre chef, mais ils ne font que délivrer ce qui leur est parvenu du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Ils détiennent le pouvoir juridique et scientifique. Quant aux gouverneurs, ils exercent le pouvoir d’un point du vue politique et doivent faire appliquer la législation d’Allah – Louange à Lui, Le Très Haut, parce que l’autorité est entre leurs-mains. Les savants font partie de ceux qui détiennent le commandement au regard de la législation et les gouverneurs, ceux qui sont à la tête du commandement, ils exercent le pouvoir exécutif qu’Allah – Exalté Soit-Il – leur a confié (la charge).

Il y a dans l’obéissance aux savants et dans l’obéissance aux gouverneurs d’énormes avantages, parmi eux l’établissement de la sécurité, le respect profond accordée à la législation, la préservation contre les divergences, les troubles (fitan) et l’instauration de la discipline dans cette ordre. Allah – Exalté Soit-Il – dit : « Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement). Et n’eussent été la grâce d’Allah sur vous et Sa miséricorde, vous auriez suivi le Diable, à part quelques-uns. » [S04. v83] ; « S’ils la rapportaient au Messager » – (c’est-à-dire) que de son vivant (paix et bénédictions d’Allah sur lui), on revenait à lui, mais après sa mort, on se tourne vers sa Sounna qu’il a laissé en héritage à sa communauté.

Et il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « J’ai laissé parmi vous deux choses, tant que vous vous y agrippez, vous ne vous égarerez point : le Livre d’Allah et ma Sounna. » [Rapporté par l’imam Malik dans son Mouwatta, chapitre du destin (n°3)]. Qui sont ceux qui portent (avec eux) le Livre (Coran) et la Sounna et transmettent le message d’Allah et le craignent pieusement ? Ce sont les savants érudits (rabaniyin). Allah les a honorés par la science, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « […] Le mérite du savant par rapport à l’adorateur est comme le mérite de la lune la nuit où elle est pleine par rapport aux autres astres. » [Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Sheikh Albani dans sa correction de Sounan Abou Daoud]. ” […] comme le mérite de la lune par rapport aux étoiles “, parce que la lune illumine (le ciel) pour les gens et les savants éclairent les gens avec la science. Quant aux astres, ils brillent pour eux-mêmes uniquement, tels sont les adorateurs, leur bienfait est limité qu’à eux-mêmes et leur adoration aussi. Quant aux savants, leur bienfait se répand comme s’étant la lueur à partir de la surface de la lune en direction de la terre, c’est ainsi qu’elle illumine la terre et de là, apparaît le mérite des savants.

C’est pour cela que si les savants venaient à disparaitre, alors le mal et la divergence prendraient place, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Certes Allah n’enlève pas la science en la retirant de la poitrine des savants, mais il l’enlève avec la mort des savants jusqu’à ce qu’il ne reste aucun savant, les gens prendront des têtes ignorantes qu’on interroge et qui délivrent des fatwas sans science, et cela les fera égarer et ils égarent les gens à leur tour.» [Unanimement authentique].

Le Shirk n’a fait son apparition chez le peuple de Nouh, qu’après la mort des savants. (Et cela), parce que le Shaytan a enjolivé au peuple de Nouh la représentation imagée des vertueux pour se souvenir d’eux – selon leur prétention – ce qui les pousserait à faire plus d’efforts dans l’adoration. Ils ont donc obéis au Shaytan, ils se sont mis à représenter ces vertueux et ils les ont exposées durant leurs assemblées, alors que le Shaytan leur veut du mal et souhaite pour eux leur perte. Seulement, il ne peut rien faire en présence des savants, c’est pour cela qu’il ne leur a pas ordonné d’adorer ces représentations tant que les savants étaient parmi eux. Il a patienté jusqu’à ce que meurent les savants, que la science soit remplacée ou oubliée, il dit : « vos ancêtres n’ont placé ces représentations que dans le seul but de les adorer et c’est par elles qu’ils faisaient descendre la pluie ». Ils se sont mis alors à les adorer, en dehors d’Allah, lorsqu’il n’y eu pas de savants parmi eux pour leur interdire cela. Le Shirk fit alors son apparition et la destruction s’empara du peuple de Nouh comme Allah – Le Très Haut – le mentionne dans le Coran ; Tout ceci à pour cause la disparition des savants.

Également, à la fin des temps, lorsque la science sera retirée, les gens prendront des têtes ignorantes qui n’auront pas de science qui délivreront des fatwas sans science, et cela les fera égarer et ils égarent les gens à leur tour. Quant aux véritables savants, ils donnent des fatwas en se basant sur la science, ce n’est pas le cas pour ceux-là (les ignorants), ils n’ont pas de science avec laquelle se baser pour répondre : ils ont donc délivré des fatwas sans science, ils ont alors égarés leur propre personne et égarés autre qu’eux.

Et de là, apparaît le mérite des savants et le mérite de leur présence au sein de la communauté. En conséquence de quoi, il n’est pas permis de les contredire, tant qu’ils sont intègres sur la science authentique. Il n’est pas permis de les contredire, parce qu’ils sont les héritiers des prophètes, ils transmettent (ce qu’ils ont reçu) du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). On ne doit pas les prendre à la légère et dire : « nous sommes semblables avec eux », non ! Non pas semblables ! Le savant n’est pas comparable à l’ignorant, il n’est pas comme l’ignorant.

Quant à ceux qui détiennent le commandement, ce sont les dirigeants ; La deuxième catégorie de personnes au pouvoir, est représentés pas les dirigeants. Ce sont ceux qui sont investis par un poste à responsabilités (gouvernement), ces gens-là doivent être respectés et doivent être obéis dans le bien, conformément à ce verset : « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement » – c’est-à-dire : « obéissez à celui d’entre vous qui détient l’autorité ». Et le segment : « ceux d’entre vous » – c’est-à-dire qui fait partie des musulmans. Quant au dirigeant mécréant, le musulman n’a pas à lui obéir. Il ne doit obéir qu’au dirigeant musulman et ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Également, nous devons comprendre que l’obéissance aux savants et aux gouverneurs, est rattachée au Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Tant que cela n’est pas en contradiction avec le Livre et la Sounna, leur obéissance est obligatoire, pas pour leur personne mais pour ce qu’ils transmettent au sujet d’Allah et Son Messager. Ce sont des gens de confiance. Par contre, s’ils ordonnent de commettre un péché, que le gouverneur ordonne de commettre un péché, on ne doit pas lui obéir dans cela. Toutefois, son obéissance reste incontournable dans ce qui n’est pas un péché.

Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Il n’y a pas d’obéissance à une créature dans la désobéissance au créateur » [Rapporté par Ahmed et authentifié par Sheikh Al-Albani dans Sahih Al-Jami’ n°7520] ; Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit encore : « L’obéissance n’est possible que dans ce qui est convenable » [Rapporté par Al Boukhari n° 7145 et Mouslim n°1840.].

Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) désigna un émir qu’il plaça à sa tête d’une expédition. Celui-ci prit la route avec ses troupes, puis dit (un peu plus tard) : « Allez ramasser du bois sec ! ». Ils s’exécutèrent et assemblèrent le bois. Puis il leur dit : « Mettez-y le feu ! ». Ces derniers s’exécutèrent de nouveau et allumèrent le feu. Puis il leur dit : « Entrez dans les flammes ! ». Avant de s’exécuter, ils hésitèrent et se dirent les uns aux autres : « Quoi ? Entrer dans le feu ? ». Le Message dit : « obéissez à votre émir », mais est-ce qu’ils doivent obéir dans cette situation (entrer dans le feu) ? Ils hésitèrent encore, puis l’un d’eux dit : « Nous avons obéi au Prophète que parce que nous voulions être préservé du feu (de l’Enfer), alors comment peut-on (nous ordonner) d’entrer dans le feu ? ». Quand Ils se sont rendus auprès du Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et qu’ils l’informèrent (de ce qui venait de se dérouler), il répliqua : « S’ils avaient pénétré (dans le feu), ils n’en seraient pas ressortis. L’obéissance n’est possible que dans ce qui est convenable. ». L’obéissance n’est donc possible que dans ce qui est convenable et elle ne l’est pas lorsqu’il s’agit de commettre un péché. Le prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a mis en évidence l’obéissance possible envers les gouverneurs, que celle-ci n’est possible que lorsqu’ils n’ordonnent pas de commettre un acte de désobéissance (à Allah).

Toutefois, cela ne signifie pas que lorsque le gouverneur ordonne un acte de désobéissance (à Allah), qu’il soit écarté de son pouvoir et qu’il soit autorisé de se soulever contre lui, non ! Son obéissance reste incontournable dans ce qui n’est pas un péché. Et les compagnons ne se sont pas soulevés contre leur émir parce qu’il leur avait ordonné de rentrer dans le feu, au contraire, ils ont continués à lui obéir. Seulement, ils ne lui ont pas obéis dans cette affaire, uniquement dans cette affaire ! Nous devons comprendre cela. Mais si les gouverneurs et les savants venaient à ordonner de désobéir à Allah ou qu’ils venaient à rendre licite un interdit ou l’inverse, alors il n’est en aucun cas permis de leur obéir en cela ; Allah – Exalté Soit-Il dit au sujet des chrétiens : « qu’ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d’Allah, alors qu’on ne leur a commandé que d’adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui! Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu’ils [Lui] associent. » [S09 .v31].

Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) expliqua à ‘Adî Ibn Hatîm le sens du segment : « Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines comme Seigneurs en dehors d’Allah », lorsque le questionna (à son sujet) en disant : « Ô Messager d’Allah ! Nous ne les adorons pas du tout ». (Il répondit ainsi) parce qu’il avait été chrétien, puis se converti (qu’Allah soit satisfait de lui). C’est donc pour cela qu’il informait sur la situation des chrétiens en disant qu’ils n’adoraient pas leurs rabbins et leurs moines – c’est-à-dire – qu’ils ne s’inclinaient pas et ne se prosternaient pas en adoration devant eux : « Nous ne les adorions pas ». Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) répliqua : « Ne vous ont-ils pas interdit ce qui était licite et vous les avez suivis ? », il répondit : « Si ! En effet… ». Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dit encore : « Ne vous ont-ils pas rendu licite ce qui était interdit, et vous les avez suivis ? », il répondit : « Si ! En effet… ». Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) conclut : « Telle est alors votre adoration envers eux » [Rapporté par Ahmad et At-Tirmidhi qui le jugea « Hassan » (bon)]. Leur adoration ne se limitait pas qu’à l’inclinaison et la prosternation, mais à leur obéissance dans le Tahrim (rendre illicite ce qui est permis), le Tahlil (rendre licite ce qui est interdit) et le Tachri’ (établir des lois dans la religion). Le Tachri’ est un droit (exclusif) appartenant à Allah, le Tahlil et le Tahrim sont des droits (exclusifs) appartenant à Allah, il n’est permis à personne de s’associer avec Lui dans cela et nous n’obéissons pas à celui qui a rendu licite ce qu’Allah a interdit ou qui rendu illicite ce qu’Allah a autorisé. En aucun cas nous lui obéissons en cela, alors que nous savons qu’il a rendu licite ce qu’Allah a interdit ou rendu illicite ce qu’Allah a autorisé. Nous ne lui obéissons pas en cela, parce le Tachri’, Tahlil et le Tahrim sont des droits (exclusifs) appartenant à Allah. Allah – Le Très Haut – dit : « Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n’a jamais permises? Or, si l’arrêt décisif n’avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. » [S42 .v21].

Allah – Exalté Soit-Il, a fait savoir que les polythéistes ont rendu licite la bête trouvée morte et qu’ils dirent qu’elle fait partie de ce qu’Allah a permis : (pour eux), la chaire de la bête trouvée morte est similaire à celle qui est égorgée. Ils dirent : ” Quelle différence y-a-t-il entre les deux, c’est la même chose ! ” ; [Pourtant] Allah – Exalté Soit-Il – dit : « Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom d’Allah n’a pas été prononcé » [S06 .v121]. Mais eux, se sont opposé à cela (au verset) et dirent : ” La bête égorgée (selon le rituel) et celle trouvé morte, c’est (exactement) la même chose. D’ailleurs la chaire de la bête trouvée morte est prioritairement licite, car Allah, Lui-même l’a rendu légitime. Mais pour ce qui est de la bête égorgée, c’est vous avez fait la démarche pour l’immoler et la rendre halal (à la consommation) “. Allah – Louange à Lui, Le Très Haut – dit : « Si vous leur obéissez, vous deviendrez certes des associateurs. » [S06 .v121], (c’est-à-dire) si vous leur obéissez dans le fait d’autoriser la chaire de la bête trouvée morte, vous deviendrez certes des associateurs. Des associateurs dans le fait de s’incliner et de se prosterner (devant eux) ? Non ! Mais plutôt dans ce qui est de rendre licite ce qui est interdit (Tahlil) et rendre illicite ce qui est permis (Tahrim), parce que le Tahlil et le Tahrim sont des droits (exclusifs) appartenant à Allah – Exalté Soit-Il. Nous n’avons pas à obéir à qui que ce soit dans ce qui est de rendre licite ce qu’Allah a interdit ou rendre illicite ce qu’Allah a autorisé.

Nous n’avons pas à obéir à qui que ce soit dans ce domaine, par contre nous obéissons à celui qui nous appelle à suivre ce qu’Allah ordonne et à celui qui rend licite ce qu’Allah a rendu licite et interdit ce qu’Allah a rendu illicite : celui-là, nous lui obéissons par obéissance à Allah – Exalté Soit-Il – et à Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui).

De nos jours, nous entendons dire de certains, dans bien des journaux que : « Tant que sur ce point il y a divergence, alors nous pouvons prendre n’importe quelle avis (sur le sujet). Toutes les opinions des savants se valent, à partir du moment que nous prenons l’un de ces avis, nous avons obéi à Allah et nous avons obéi au Messager. », nous répond que non ! Ceci est une erreur. Allah ne nous a pas ordonné d’obéir à autre que Lui, ou à autre que Son Messager, ou à autre que les savants qui obéissent à Allah et obéisse à Son Messager. Il (Allah) ne nous a pas ordonné d’obéir à tous le monde. Certes, on trouve (parfois) des erreurs dans les paroles des savants et on trouve ce qui est juste ; alors, nous prenons (seulement) ce qui est correct, conforme aux preuves (dalil) et nous délaissons l’erreur qui est en contradiction avec les preuves (dalil).

Les savants ne sont pas préservés de l’erreur, ils peuvent se tromper et avoir raison. Allah – Exalté Soit-Il – dit : « si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager » [S04 .v59] ; Aussi, s’il arrive que les savants divergent, nous renvoyons cette divergence et leurs paroles au Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : ce qui est en conformité avec les preuves (dalil), nous le prenons et ce qui est en opposition avec les preuves (dalil), nous le délaissons.

Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Lorsque le juge fait un effort d’interprétation et voit juste, il obtient deux récompenses ; et s’il fait un effort d’interprétation mais se trompe, il obtient tout de même une seule récompense. » [Al-Boukhari (6919) et Mouslim (1716)] ; cependant, il ne nous est pas permis d’accepter l’erreur, ceci ne nous est pas permis. Nous prenons que ce qui est correct et en conformité avec le Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). C’est à nous de mesurer ou (plutôt) de distinguer les liens qui (nous) unissent à celui qui détient le commandement, qu’il s’agisse des savants ou des gouverneurs : c’est tout ce qui est en conformité avec le Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et tout ce qui est en contradiction avec, il ne nous est pas permis de prendre quoi que ce soit qui serait en opposition avec le Livre [Coran] et la Sounna, quel que soit la personne.

Si toutefois celui qui fait partie des hommes de science se trompe en faisant un effort d’interprétation, il obtient tout de même une seule récompense pour sont effort mais il ne nous est pas permis d’accepter l’erreur dans laquelle il est tombé. Bien entendu, il est récompensé pour son effort et nous ne devons pas dénigrer le savant (en question) ou s’attaquer à sa réputation, s’il se trompe. Nous devons invoquer en sa faveur, demander le pardon pour lui et dire de lui qu’il a fait un travail d’interprétation et fait de son mieux.

Et certes, ce n’est pas chaque savant qui fait un effort d’interprétation qui atteint la vérité et l’arbitre dans cela c’est le Livre [Coran] et la Sounna. Ces règles sont indispensables pour (ce qui est de) l’obéissance aux savants et aux dirigeants. Et ce n’est pas parce que nous contredisons le dirigeant ou le savant au sujet d’une erreur sur laquelle nous ne sommes pas d’accord avec lui, que cela veuille dire que nous devons nous rebeller contre le dirigeant et nous défaire de son autorité ou dénigrer les savants rien que pour une erreur commise par l’un certains d’entre eux. Il ne nous est pas permis de réagir ainsi, nous leur devons le respect, même s’ils ont commis une erreur. Nous ne devons pas les suivre dans l’erreur et nous devons (quand même) obéir à ceux qui détiennent le commandement même s’ils ordonnent de commettre un péché, néanmoins nous devons nous écarter de ce péché et en dehors de cela, on doit leur obéir.

Celui qui se rebelle contre les savants et les dirigeants à cause d’une erreur qui s’est produite, ceci est la voie empruntée par les Khawaridj et les Mou’tazila. Quant aux gens de la Sounna et du Consensus, ils demeurent sur l’obéissance aux savants et à celle des dirigeants dans ce qui est en accord avec le Livre [Coran] et la Sounna et s’éloignent de ce qui viendrait s’opposer au Livre [Coran] et la Sounna, ils ne le mettent pas en application, ils ne s’y conforme pas et promulgue le conseil à celui qui est l’auteur de l’erreur, il lui donne le conseil.

Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « La religion est le bon conseil » – « Pour qui doit-on le donner ? Demanda-t-on au Prophète. » ; « Pour Allah, répondit-il, pour Son Livre, pour Son Prophète, pour les imams et pour l’ensemble des musulmans » [Hadith Authentique – rapporté par Mouslim (1/74)]. Et fait partie du bon conseil, le fait de signaler l’erreur de la bonne manière et comme il se doit à leur rang. Nous ne devons pas parler d’eux et révéler leurs erreurs publiquement, mais nous devons leur promulguer le bon conseil entre eux et nous, de manière secrète, en employant la douceur et la politesse afin de parvenir à ce qui est souhaité et faire annuler ce qui est à éviter : ceci est la voie des gens de la Sounna et du Consensus. Il n’est pas exigé du savant qu’il soit infaillible, préservé de l’erreur et qu’il ne soit obéi que s’il est infaillible, préservé de l’erreur, qui a dit cela ? (Également), il n’est pas exigé du dirigeant qu’il soit infaillible, préservé de l’erreur, ceci n’est en aucun cas une condition ! Toutefois, nous prenons en considération la parole qui est juste ou celle qui repose sur la vérité et nous délaissons tout ce qui s’y oppose. Et que cela ne soit pas un prétexte pour se défaire de l’anse de l’obéissance ou de se rebeller contre les détenteurs du commandement, ou encore de dénigrer les savants ou faire en sorte de diminuer de leur prestige. Tout ceci est, à la base, des notions qu’il est obligation de savoir et auxquelles il est obligatoire de s’y conformer. Ce n’est pas parce que nous n’obéissons pas lorsqu’il s’agit de désobéir à Allah, que cela veut dire que nous nous rebellons contre les savants ou les détenteurs du pouvoir, que nous leur ôtons toutes leurs responsabilités et que nous les rabaissons, non ! Cela veut (tout simplement) dire que nous délaissons le péché et nous nous attachons à ce qui correct ainsi qu’à ce (qui fait partie de) l’obéissance.

Et nous trouverons certes – et la louange est à Allah – dans leurs paroles et dans leurs ordres prônant l’obéissance, le plus grand bien. Nous constatons également que les fautes et les erreurs sont peu nombreuses, elles n’ont aucune incidence sur la situation – et la louange est à Allah. Ceci fait donc partie des fondements des gens de la Sounna et du Consensus : l’obéissance au détenteur du pouvoir conformément à la parole d’Allah – Le Très haut : « Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. » [S04. v59]. Quant à la parole du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Je vous recommande de craindre Allah, d’écouter et d’obéir même si votre émir est un esclave… », celle-ci concerne le dirigeant, elle vise le gouverneur. Que l’apparence du gouverneur ne nous pousse pas à le rabaisser et que nous fassions preuve de laxisme envers ses ordres, même s’il s’agit d’un esclave abyssin. Car ce qui importe, ce n’est pas la personne mais son poste et son rang (qu’elle occupe) au regard du pouvoir qu’elle détient. Le segment : « même si votre émir est un esclave… » – et dans une autre version « un esclave abyssin dont la tête ressemble à un raisin sec », ce qui importe, c’est la fonction qu’ils occupent et leur rang, non leurs personnalités. Il se peut que la personne ne soit pas grand-chose en apparence, par contre auprès d’Allah il occupe une énorme place : « Certes, il y a parmi les gens celui dont la tignasse est mal peignée et poussiéreux, rejeté de tout part, s’il venait à jurer par Allah, il l’exaucerait » et aussi : « Allah ne regarde pas votre apparence extérieure et votre richesse, plutôt Il regarde vos cœurs et actes » [Rapporté par Mouslim (1356)]

Ensuite, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Celui d’entre vous qui vivra, verra de grandes divergences… » – comment échapper à ces divergences ? – (C’est là) qu’intervient le rôle des savants, c’est à ce moment-là qu’ils interviennent, lorsque apparaisse les divergences : « Celui d’entre vous qui vivra, verra de grandes divergences. Attachez-vous donc à ma Sounna et la Sounna des Califes… » – qui connait (le mieux) la Sounna du Messager et celle des Califes ? Qui la connait (le mieux) ? Est-ce tout le monde ? Non ! Ce sont les savants qui la connaissent (le mieux), à nous donc de suivre les savants dans ce qu’ils connaissent de la Sounna du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et de la Sounna des Califes bien guidés, en fonction de ce qu’Allah leur a octroyé comme science et ce qu’ils ont hérité comme science. À nous de revenir à eux, afin de suivre la Sounna du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et la Sounna de ses Califes bien guidés qui sont au nombre de quatre : Abou Bakr, ‘Omar, ‘Uthman et ‘Ali (qu’Allah – Le Très Haut – soit satisfait d’eux tous), les successeurs du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui).

Ceci ne peut être connu que part les gens de science, ainsi nous nous attachons à la Sounna du Messager par le biais des hommes de science qui nous la font connaître et qui nous guident vers elle. Ce n’est pas tout le monde qui connait (le mieux) la Sounna du Messager et la Sounna des Califes bien guidés, loin de là, ce sont uniquement les gens de science et de la clairvoyance qui la connaissent. Ils sont nos guides et ceux en qui nous avons confiance (nous guidant) jusqu’à la Sounna du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). Ceci est donc le chemin authentique (à emprunter) lors de l’apparition des divergences et des Troubles (fitan) : l’obéissance à ceux qui détiennent le commandement !

Et lorsque le Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) annonça la venue de changements après lui (paix et bénédictions d’Allah sur lui), que cela viendra perpétuer les circonstances, et que viendra après lui des bouleversements, des divergences, des Troubles (fitan) et que des prêcheurs de l’égarement feront leur apparition, Hudhayfa (qu’Allah soit satisfait de lui) dit ceci : « Que m’ordonnes-tu de faire si j’assiste à cela? », il lui répondit : « Tu devras suivre le groupe des musulmans et leur imam », tu dois suivre le groupe des musulmans et l’imam des musulmans. Il dit alors : « Mais si (alors) les musulmans n’ont ni groupe, ni imam? », il répondit : « Écarte-toi de toutes ces sectes, devrais-tu pour cela ne manger que les racines d’un arbre et rester ainsi jusqu’à ce que la mort t’advienne ». [Hadith authentique – Boukhari (3338) – rapporté dans le sahih de Mouslim (3434)].

Ainsi, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a ordonné de rester rattaché au groupe des musulmans et à l’imam des musulmans, car il y en cela un moyen de se préserver des Troubles (fitan), l’union est une miséricorde, l’union sur la vérité est effectivement une miséricorde, alors que la divergence est un châtiment et un tourment.

Et parmi ce qui permet de rassembler les gens, d’unir les cœurs et d’unifier la parole : (le fait) d’obéir à celui qui détient le commandement, qu’il s’agisse des gouverneurs ou des savants, selon les règles par lesquelles sont avancées les preuves. Ceci est le chemin du salut et celui de la réussite. Aussi, lorsque se multiplient les discussions dans lesquelles on y patauge et que le ” Ta’aloum” (prétendre avoir de la science) augmente comme c’est le cas à notre époque, que fusent les fatawas ainsi que les paroles à travers les programmes satellitaires et ailleurs, alors la confusion s’installe : (à ce moment-là) nous revenons à la parole du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Attachez-vous à ma Sounna et la Sounna des Califes bien guidés » et ceux qui sont sur cette voie parmi les gens de science et (nous devons) rester ferme (dessus). Nous devons délaisser les paroles des gens et délaisser le chaos, revenir à l’obéissance (aux règles) et l’union ainsi qu’à l’attachement au Livre [Coran] et la Sounna. Que celui qui a connaissance de tout cela, alors la louange est à Allah, qu’il œuvre en conséquence avec ce qu’il détient comme science et celui qui n’en avait pas connaissance, qu’il revienne aux savants qui font partie de ceux qui détiennent le commandement. On ne doit pas prendre les savants à la légère, car ils sont les étoiles qui servent de guide dans l’obscurité de la terre et de la mer. S’ils venaient à disparaître – et nous cherchons refuge auprès d’Allah – la communauté serait perdue. Et la présence parmi eux de pseudos savants ou de leaders ignorants qui leur lanceront des fatwas sans se baser sur la science, aussi s’égareront-ils et les égareront, ne sera d’aucune utilité – nous demandons à Allah la préservation et la protection.

Et que la prière et la paix d’Allah soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et tous ses compagnons.

Source : www.alfawzan.af.org.sa – واجبنا تجاه ولاة الأمر والعلماء
Conférence intitulée : ” Nos obligations vis-à-vis de ceux qui détiennent le pouvoir et vis-à-vis des savants ”
donné par le Sheikh Salih Ibn Fawzan Abdallah Al Fawzan (Qu’Allah le préserve) – en date du :06/06/1430
Traduction adaptée & rapprochée : AbuKhadidja Al Djazairy

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