Le jugement porté sur le fait de tester les gens par les questions relatives à la critique

Sheikh Mohammad Ali Ferkous

La question : Quel est votre avis sur le fait de tester les gens et d’imposer aux étudiants en science religieuse d’adopter les opinions des savants sur la critique de certaines personnes, ou sur d’autres questions qui font partie des points de divergence entre les gens de la Sounna ?

La réponse : Louange à Allah, Maître des Mondes; que Ses éloges et Son salut soient pour celui qu’Il a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Rétribution. Ceci dit :

Sachez que l’une des caractéristiques du musulman est de s’occuper des choses nobles, qui sont en rapport avec ce qui lui est essentiel dans la vie présente et avec son salut dans sa vie future. Voilà ce qui le concerne : il doit prendre soin d’éduquer sa personne, de purifier son esprit des bassesses et des défauts, et de délaisser ce qui ne comporte aucun intérêt. Le chemin pour arriver à cela est le savoir, le fait de le rechercher et d’en vouloir toujours plus ; le Prophète صلى اللهُ عليه وآله وسَلَّم dit : « Il fait partie du bon Islam d’un homme le fait qu’il délaisse ce qui ne le concerne pas » (1).

Et parmi les choses qui ne le concernent pas : le fait de tester les gens par ce qu’Allah عزّ وجلّ et Son Messager صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم n’ont pas ordonné, leur imposer de prendre des positions en accord avec les siens, en formant un groupe autour d’une personne, en s’attachant fanatiquement à ses paroles, en appelant à la voie d’une personne autre que le Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم, en s’alliant et en se désavouant par rapport à cette voie. Toute personne ayant une position différente de la position de ceux qui testent les autres se verra taxé de laxisme et d’hérésie, ce qui entraîne l’apparition de la dureté, de la rudesse et de la froideur. Il en découlera ensuite ce que la religion a interdit : la rudesse, l’éloignement, l’inimitié et la haine entre les frères en religion, et les effets néfastes de ce phénomène sont finalement la division au sein de la communauté, la dispersion de ses membres et la désunion de son groupe.

Aussi, ceci ne signifie pas qu’il ne faut pas rejeter l’innovation et ses adeptes et mettre en garde contre elle et contre quiconque appelle vers elle, après que l’innovation soit mise en évidence et que les preuves soient établies. En effet, combattre les innovations religieuses est une des marques les plus claires de la Voie salafie, car l’innovation contredit l’une des deux conditions de l’adoration, qui est la conformité à l’enseignement du Prophète صلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّم. Les questions de la mise en garde et du délaissement d’une personne sont donc incluses dans le dogme de l’alliance et du désaveu, sachant que le délaissement d’une personne est soumis à des conditions religieuses, pour qu’il soit pratiqué de façon équilibrée tout en évitant la négligence et l’exagération(2).

Le savoir parfait appartient à Allah عزّ وجلّ, et notre dernière invocation est qu’Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

Alger, le 25 Djoumâda Al-Oûlâ 1428 H

Correspondant au 10 juin 2007 G

Source : Ferkous.com

(1) Rapporté par At-Tirmidhi, chapitre de « L’ascétisme » (hadith 2487) et par Ibn Mâdjah, chapitre des « Troubles » (hadith 4111) par l’intermédiaire d’Abu Hourayra رضي الله عنه. Rapporté aussi par Mâlik dans Al-Mouwatta’ (hadith 1638) et par Ahmad (hadith 1758) par l’intermédiaire d’Al-Hassane Ibn `Ali رضي الله عنهما. Ce hadith est jugé hassane (bon) par An-Nawawi dans Al-Adhkâr (hadith 509). Il est d’autre part jugé authentique par Ahmad Châkir dans sa recension de Mousnad Ahmad (3/177) et par Al-Albâni dans Sahîh Al-Djâmi` (hadith 5911).

(2) Voir : les conditions du délaissement dans Madjâlis Tadhkîriyya `Alâ Masâ’il Manhadjiyya (page : 73).

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