La mort de l’Envoyé d’Allah (sallallahu ’alayhi wa sallam)

Ibn Qoudâma al-Maqdissî

Sache que, l’Envoyé d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa sallam) représente le modèle parfait. Et il est bien connu que de toutes les créatures, il n’y a pas un être qui soit plus aimé que lui par Allâh – Subhânahu wa ta’âla. Pourtant Allâh Subhânahu wa ta’âla – n’a pas retardé le terme de sa vie.

Le Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) « A subi les affres de la mort très durement ».

Al-Bukhârî rapporte dans son sahîh, d’après ’Aisha (radhiallâhu ’anha) : « L’Envoyé d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa salam) avait près de lui une outre contenant de l’eau. Il se mit à introduire sa main dans l’eau et à essuyer son visage en disant : « Il n’y de Dieu qu’Allâh. La mort a ses affres. »

De même, il est rapporté dans le Sahîh de al-Bukhârî, d’après le hadîth transmis par Anas : « Au momment de son agonie, le Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) fut très éprouvé. Sa fille Fâtima se mit à dire : quel malheur, O père ! Il lui dit : plus d’épreuve pour ton père après ce jour. »

Ibn Mass’oûd (radhiallâhu ’anhu) rapporte le récit suivant : « Nous nous sommes retrouvés dans la pièce de notre mère ’Aisha. L’Envoyé d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa salam) regarda et les larmes tombèrent de ses yeux. Il nous annonça sa mort puis il nous dit : soyez les bienvenus. Qu’Allâh vous salue avec la paix, qu’Allâh vous garde, qu’Allâh vous protège, qu’Allâh vous unisse, qu’Allâh vous assiste, qu’Allâh vous accorde la réussite, qu’Allâh vous apporte profit, qu’Allâh vous élève, qu’Allâh vous préserve ! Je vous recommande la crainte révérencielle d’Allâh et je vous recommande à Allâh, c’est Lui qui se charge de vous ! Nous lui avons demandé : O Envoyé d’Allâh ! A quand la fin de votre vie ? Il nous dit : la fin est proche. Le retour est vers Allâh, vers le Lotus de la limite, le paradis final et le haut Firdaws. Nous dîmes : O Envoyé d’Allâh ! Dans quel linceul devons-nous vous ensevelir ?

Il dit : dans mes présents vêtements si vous voulez ou dans un tissu yéménite ou un tissu blanc. Nous dîmes : O Envoyé d’Allâh ! Qui doit prier sur toi ? Et nous pleurâmes. Il dit : attendez, qu’Allâh vous prenne en Miséricorde ! Et qu’Allâh vous récompense par le bien pour votre Prophète ! Après m’avoir lavé et enseveli dans mon linceul, mettez-moi sur mon présent lit sur le bord de ma tombe, puis sortez et laissez-mou pendant une heure, car le premier qui doit prier sur moi c’est mon ami et bien aimé Djibrîl (’alayhi as-salam), puis c’est Mikaël, puis Israfël puis l’ange de la mort, puis une multitude d’anges. Ensuite entrez chez moi par groupes successifs. Priez sur moi et saluez-moi, mais ne me gênez par aucun éloge déplacé, par aucun bruit ou cri. Que les hommes de ma famille commencent par prier sur moi, ensuite leurs femmes, ensuite vous-même. Saluez ceux parmi mes compagnons qui sont absents ainsi que ceux qui me suivront dans ma religion jusqu’au Jour de la Résurrection. Et je vous prends à témoin que je salue tous ceux qui embrassent l’Islâm. » [1]

L’Ange Djibrîl (’alayhi as-sallam) vint le voir trois jours avant sa mort, et lui dit : « O Muhammad ! Allâh m’envoie vers toi et te demande ce qu’Il sait mieux que toi et Il dit : comment te trouves-tu ? Il répondit : je me trouve affligé et je me trouve éprouvé. Djibrîl (’alayhi as-salam) revint le deuxième jour, lui posa la même question et il reçut la même réponse. A ces instants l’ange de la mort se présenta et demanda l’autorisation. Djibrîl (’alayhi as-salam) dit alors : O Muhammad ! voici l’ange de la mort qui te demande l’autorisation. Il ne l’a jamais demandée à un humain avant toi et il ne la demandera jamais à un humain après toi. Il lui dit : Donne-lui l’autorisation d’entrer et il entra. Il se mit devant lui, et dit : Allâh m’a envoyé vers toi et m’a ordonné de t’obéir. Si tu m’ordonnes de ravir ton âme je le ferai et si tu m’ordonnes de la laisser, je la laisserai. L’Envoyé d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa salam) lui dit : tu ferais ça, O ange de la mort ? Il dit : c’est qu’on m’a ordonné de t’obéir. Puis Djibrîl (’alayhi as-salam) ajouta : O Ahmad ! Allâh aspire ardemment à toi. Il dit alors : Fais ce qu’on t’ordonne O ange de la mort ! A ces mots Djibrîl (’alayhi as-sallam) dit : Paix sur toi O Envoyé d’Allâh ! [as-Salâmou ’aileyka Yâ Rassoulou-LLâh] C’est mon dernier passage sur la terre. C’est toi qui était le but de mes venus dans ce bas-monde. » [2].

L’Envoyé d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa salam) mourrut en étant adossé à la poitrine de son épouse ’Aisha (radhiallâhu ’anha) en portant un vêtement feutré et un manteau ample et épais. Sa fille Fâtima, se leva pour se lamenter en disant : O père ! Tu as répondu à l’appel de ton Seigneur ! O père, le paradis du haut Firdaws est le lieu de ton séjour ! O père ! à Djibrîl nous anonçons ta mort ! O père ! Combien tu es proche de ton Seigneur ! Puis, lorsqu’on l’a mis dans sa tombe elle dit : O Anas ! Comment vos âmes ont-elles pu accepter que vous versiez la terre sur l’Envoyé d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa sallam) ? [Rapporté par al-Bukhârî]. [Ibn Qoudâma al-Maqdissî, est Ibn Ahmad ’Abd ar-Rahmân Ibn Muhammad Ibn Ahmad Ibn Muhammad Qoudâma al-Maqdissî, né à Damas en 1253. Il a étudié le hadîth et la jurisprudence Hanbalites avec son père qui était un grand Juge en magistrature. Un savant Hanbalite de grande vertu, et d’une grande intégrité, il a appris dans beaucoup d’écoles à Damas. Il est l’auteur de grand ouvrages, tel que « al-Moughnî ’ala moukhtasar al-khalqî » en neuf volumes d’une grande jurisprudence Hanbalites, et aussi bien que d’autres étude dans le principes de Loi Sacrée, de la Croyance, de l’histoire, de la biographie, et du commentaire du coran [3]. Il est mort à Damas en 1290.]] [4]

Source :

[1] Rapporté par Tabarânî – Hadîth très faible

[2] Rapporté par al-Bukhârî

[3] tafsîr al-Qor’ân

[4] Moukhtasar Minhâj al-Qâsidîn de Ibn Qoudâma al-Maqdissî, p.49

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