Parole concernant le vote

Sheikh Souleyman Ben Salîm Allâh Ar-Ruheylî

J’ai été questionné à plusieurs reprises au sujet des élections et à la participation au vote, et j’ai répondu plusieurs fois que les élections n’étaient pas un moyen légiféré et que le devoir des musulmans était d’emprunter des voies légiférées.

Cependant, si le musulman est éprouvé par la présence d’élections, doit-il y participer ?

Mon avis sur les élections se divise en deux catégories :

– 1ère catégorie :

Les élections législatives, où les électeurs chargent une personne [ndt : député en France par exemple] de la législation dans le pays alors qu’il n’est pas attaché à la chari3a : ce type d’élection est alors interdit (haram) de manière absolue car il ne convient pas au musulman de donner cette charge à ce genre de personne sans attache à la chari3a.

Si la personne se trouve dans un pays où le citoyen est puni s’il ne vote pas [ndt : Belgique il me semble par ex] alors le musulman peut utiliser ce que l’on appelle le vote blanc.

– 2ème catégorie :

Elle concerne les élections pour des fonctions exécutives [ndt : maire, président etc].

La base pour moi est de ne pas participer à celles-ci si ce n’est entre deux maux : l’un est moindre par rapport à l’autre ; dans ce cas le vote est autorisé sans prise de parti et sans publicité pour les candidats, la personne votera seule.

Et il est connu que dans les régimes démocratiques, l’élection présidentielle fait partie de la deuxième catégorie car le président n’a pas de pouvoir législatif et ne peut que confirmer ou contester [ndt : une proposition de loi].

De ce fait, les avis des savants ont divergé quant au vote : certains l’ont totalement interdit et d’autres voient que le vote pour le moindre mal est autorisé et ceci est mon avis.

L’avis de repousser le plus grand des deux maux, je l’ai entendu de plusieurs machayik comme Cheikh Ibn Baz, Cheikh Ibn Uthaymin رحمهما الله, Cheikh Abdelmouhsin Al Abbad qui a émis une fatwa dont le contexte était un pays où la minorité était musulmane, les deux candidats des mécréants, l’un d’entre eux très dur envers les musulmans alors que l’autre l’était moins, le vote des musulmans était donc permis si cela avait du poids pour influencer les résultats et éloigner le pire des deux candidats.

Avec cet avis que je donne, je tiens à rappeler qu’il n’est pas permis aux musulmans de se disputer à cause de cela [ndt : la fatwa], il faut que le musulman regarde l’avis le plus bénéfique parmi les fatawa pour l’enracinement et la concrétisation du bien, et le musulman prend l’avis des savants qu’il voit comme étant le plus proche de la vérité.

Et j’écris cela en guise de conseil et de miséricorde pour mes frères, ainsi qu’en faisant mon devoir ; car en ces temps les disputes et les discordes s’intensifient concernant ce sujet [ndt : des élections].

Qu’Allâh [nous] guide tous vers le bien, et que les prières d’Allâh et les bénédictions soient sur notre prophète.

Source : Publié par Fawaid ala-l manhaj as-salafi, le 4 cha’ban 1438 – 1 mai 2017
Traduit par Abdullah Al Jazairi

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