Le mécréant n’est pas un frère pour le musulman

Sheikh ‘Abdel-‘Azîz Ibn ‘Abdi-llâh Ibn Bâz

Question : Un chrétien habite avec moi, il me dit « mon frère » et que « nous sommes frères », et mange et boit avec nous.

Ceci est-il permis ou non ?

Réponse : Le mécréant n’est pas un frère pour le musulman, Allah a dit (traduction rapprochée) :

« Les croyants ne sont rien moins que des frères. » (1)

Et le Prophète a affirmé que : « Le musulman est le frère du musulman. »(2)

Le mécréant – juif, chrétien, païen, mazdéen, ou autre – n’est pas un frère pour le musulman, et il est interdit d’en faire un compagnon ou un ami.

Néanmoins, s’il lui arrive parfois de manger avec lui, tout en évitant d’en faire un camarade ou un intime, à l’occasion d’un repas collectif et occasionnel, il n’y a pas d’objection à cela.

Quant à en faire un compagnon [perpétuel] avec lequel on s’assoit [tout le temps] et on mange [à chaque repas], ce n’est pas permis.

Car Allah a rompu l’alliance et l’amour entre les musulmans et les mécréants ; Il dit dans Son illustre Livre (traduction rapprochée) :

« Certes, vous avez eu un bel exemple (à suivre) en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : « Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d’Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l’inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu’à ce que vous croyiez en Allah seul. » »(3)

Et Il dit (traduction rapprochée) :

« Tu ne trouveras pas de peuple croyant en Allah et au Jour Dernier, aimer ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leur père, leurs fils, leurs frères ou les gens de leur tribu.. » (4)

Il incombe donc au musulman de désavouer le polythéisme et ses adeptes, et les détester pour Allah.

Mais il ne doit pas leur faire de tort, ni leur nuire ou transgresser leurs droits sans raison légale, tant qu’ils ne sont pas en guerre contre nous, sans pour autant les considérer comme des amis ou des frères.

Et si, d’aventure, il lui arrive de manger avec eux lors de repas collectifs et occasionnels, sans éprouver à leur égard amitié, ni alliance, ni amour, alors il n’y a pas de mal.

Il est important pour le musulman d’avoir une bonne attitude à l’égard des mécréants, si toutefois ils ne sont pas en conflit avec les musulmans, en adoptant un comportement islamique qui se traduit par la garantie du dépôt, l’absence de fraude, d’escroquerie et de mensonge.

Et si un désaccord survient entre eux, il discute alors avec lui de la meilleure façon, et se conduit avec équité lors de dispute, en application de la parole d’Allah (traduction rapprochée):

« Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. »(5)

Il est prescrit au musulman de les inviter au Bien et de les conseiller, tout en étant patient à leur égard, en observant des actes de bon voisinage et des paroles agréables, conformément à la parole d’Allah (traduction rapprochée) :

« Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. »(6)

Et à Son autre parole (traduction rapprochée) :

« … De tenir des propos bienveillants aux gens »(7)

Ainsi qu’au hadith du Prophète, paix et bénédiction d’Allah sur lui :

« Celui qui indique un bien aura la même récompense que celui qui l’accomplit. »

Les versets et les hadiths sont nombreux sur ce sujet.

(1) Sourate Les appartements (Al-hujurât), v.10.

(2) Unanimement reconnu authentique.

(3) Sourate L’éprouvée (Al-mumtahana), v.4.

(4) Sourate La discussion (Al-mujâdala), v.22.

(5) Sourate L’araignée (Al-‘Ankabût), v.46.

(6) Sourate Les abeilles (An-Nahl), v.125.

(7) Sourate La vache (Al-Baqara), v.83.

Source : Majmû‘ fatâwa Ibn Bâz, t.3, p.1046.
Tiré de fatawaislam.com

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